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lundi 9 juin 2008

Faut-il empêcher les femmes de travailler ?

A peine une semaine après que tout ce que la France compte de défenseurs des droits des femmes se soient élevés contre un jugement du TGI de Lille (à propos d'une fleur perdue et pas retrouvée, je crois...), on aurait pu croire que les consciences s'étaient aiguisées, du moins temporairement. Eh bien, il n'en est rien et je vais vous le démontrer en vous comptant une petite histoire.

Lui, la cinquantaine bien sonnée, patron d'une très grosse entreprise, divorcé, a un travail très (vraiment très...) rémunérateur. Il assure le suivi commercial des gros contrats de son entreprise ; celle-ci vend notamment des trains, des avions et des chaudières géantes à l'international et s'est spécialisée dans l'agriculture en France (achat d'oseille et de blé et vente en gros de salades).
Elle, la quarantaine, ancienne Miss Montargis, a ouvert un commerce de confiserie et s'est fait une réputation dans la guimauve. Ils se sont mariés récemment et elle aimerait pouvoir continuer à gérer son petit commerce mais leurs entourages et familles sont partagés.

Globalement, la "reine de la guimauve" est appréciée. Bon, il y a bien l'oncle Régis, le dentiste, qui ne l'aime pas, et quelques cousins éloignés, ceux qui mangent bio, qui s'en foutent. Mais les 3/4 de la famille l'ont accueillie favorablement. C'est une petite commerçante, mais c'est une femme bien.

Là ou le bât blesse, c'est sur le travail. Déjà, nombreux sont ceux qui considèrent que le rôle d'une femme, c'est d'être "au foyer", à élever les enfants et effectuer les tâches ménagères. Bien sur, c'est un couple qui a les moyens alors ils ont des domestiques. Mais, surtout parmi les plus vieux, on préfèrerait qu'elle ne soit pas si souvent dans sa boutique de bonbons et surtout qu'elle ne participe plus aux foires régionales, cela fait tellement mauvais genre pour un couple de notables.

Pourtant, si vous interrogez la famille, vous entendriez une majorité de personnes favorables à sa liberté. Le problème vient de ceux qui se disent d'accord pour qu'elle continue à travailler mais... Ah, le "Oui, mais...". On se souvient plutôt du oui et on cherche à sous estimer le mais.
En fait, il y a ceux qui pensent qu'elle a le droit mais qu'elle pourrait s'en passer, ceux qui trouvent que son enseigne est jolie mais un peu trop clinquante, ceux qui disent apprécier sa guimauve mais qui sont jaloux de son succès, et tant d'autres exemples. Le "mais est aussi, et même plus important que le "Oui".

Tous comptes fait, il n'y a guère qu'un membre de la famille sur cinq qui approuve totalement sa décision de continuer à travailler. C'est peu... surtout dans un pays comme la France ou on revendique fièrement notre ouverture d'esprit et notre volonté de défendre les droits des femmes. Que font Elisabeth Badinter, Roselyne Bachelot ou Fadela Amara ? Les "Chiennes de Garde" sont-elles rentrées à la niche ? Isabelle Alonso a-t-elle une extinction de voix ?

Ou bien, plus prosaïquement, cette histoire de la femme mariée à un homme riche et connu et qui voudrait continuer à travailler mais qui est mal vue pour cela n'est-il pas assez intéressant ? Pourtant, la presse en parle, elle pourrait même ne parler que de ça.
Parce que, la femme en question, qui voudrait continuer sa carrière entamée avant son mariage, c'est Carla Bruni. Son mari, c'est le chef de l'état et la famille, c'est les français.
Jetez donc un oeil sur le sondage réalisé par l'IFOP pour le JDD : à la question "Diriez vous que le fait que Carla Bruni-Sarkozy mène une carrière artistique est compatible avec son rôle de Première Dame de France ?", seuls 23% des sondés répondent "Oui, tout à fait". Les autres sont partagés entre le "Qui va garder les enfants ?" et le "Oui, Mais..."

Hallucinant, n'est-il pas ? Les défenseurs des droits de la femme ne sont pas prêts d'aller pointer au chômage...

Photo : Image du domaine public - Wikipédia Commons

3 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

S'il perd son job, ça fera un revenu pour le ménage...

Anonyme a dit…

Bien vu, je ne vois pas en quoi sa carrière perso doit pâtir de l'emploi fictif de son petit mari, sauf que l'on devrait penser à comptabiliser les futurs passages de Carla chez les sarkolatres Denisot et Drucker comme temps d'antenne de l'UMP

Didier Goux a dit…

« Isabelle Alonso a-t-elle une extinction de voix ? »

Arrêtez de nous faire des fausses joies, c'est très cruel !

Et, cela étant, je trouve que la marchande de guimauve nous casse les bonbons...