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samedi 7 juin 2008

L'éducation fait son cinéma


Pour lutter contre l'absentéisme dans les lycées de Seine et Marne, on offre des places de cinéma aux élèves... Idée "novatrice", pour ne pas dire moderne, bien sur ! Là, honnêtement, je crois que l'Education Nationale a touché le fond et l'avantage d'être au fond, c'est qu'on ne peut pas descendre plus bas.

Bon, dans le fonctionnement, on récompense les élèves qui ont honoré le lycée de leur présence régulière, ceux qui ont eu les meilleures progression, etc... Bien entendu, on ne gratifie pas le cancre irrécupérable d'un billet pour aller voir le dernier Indiana Jones, il ne faut tout de même pas déconner.

Mais tout de même... Je n'ai pas l'impression d'être si vieux mais il ne me serait jamais venu à l'idée de sécher les cours car je savais pertinemment ce qui m'attendait à la maison si c'était arrivé.
Mes chers parents, qui ont chacun arrêté l'école à 14 ans pour aller travailler en usine (ma mère) ou commencer un apprentissage de tourneur-ajusteur (mon père), ont toujours considéré l'instruction comme un facteur d'ascension sociale (OK, il ne le disent pas de cette manière, mais l'idée est là). J'ai donc eu la chance de pouvoir continuer mes études jusqu'à l'université et jamais mes parents ne se sont mêlés de mon orientation, de mes choix d'options. Ils contrôlaient mes devoirs (même si, parfois, ils avaient du mal à comprendre) et mes notes, mais n'imposaient rien. En revanche, si j'avais eu l'idée de sécher mes cours, la punition m'attendait...

Tout ceci pour dire que, si problème il y a, c'est bien dans la façon qu'à l'Education Nationale d'aborder le problème de l'absentéisme scolaire. Encore une fois, elle cherche à éduquer alors qu'elle ne devrait qu'enseigner.
Les parents de ces élèves n'assument pas leurs responsabilités ? Soit, c'est leur choix. Mais il existe des services sociaux qui peuvent et devraient s'assurer que les enfants sont élevés et éduqués dans de bonnes conditions. Qu'ils agissent, merde...

Et qu'on ne viennent pas me dire que les parents travaillent tout les deux, que l'un a un travail de nuit ou difficile, etc. Certaines semaines, compte tenu des horaires de travail de mon père, je ne le voyais absolument pas ; j'étais déjà couché quand il rentrait le soir et il dormait encore quand je partais le matin. Petit, ma mère me déposait chez ma nounou, à 6H00... Mais en matière d'éducation, ils étaient toujours là.

Alors quoi ? Quel est le souci pour ces gentilles petites têtes blondes (ou brunes ou chauves) ? La vie en banlieue parisienne? J'ai connu et je connais encore, c'est pas pire... Les fins de mois difficiles ? Ça existait aussi par chez moi... Comme disait Coluche, le plus difficile, c'était les 30 derniers jours. Mais bon, je mangeais, ma sœur aussi, nous avions des vêtements. Nous n'étions pas pauvres, loin de là, c'était juste difficile. Pas de cinéma, pas de PS3 , pas de téléphone portable (euh... non, là j'exagère, ça n'existait pas encore).

Et voila, je m'emporte... Revenons donc à nos places de cinéma. Je trouve que c'est une très mauvaise idée. D'abord pour une question d'éducation : les jeunes ne devraient pas s'imaginer qu'on est systématiquement récompensé si on fait bien quelque chose. Le monde du travail regorge de très bons travailleurs sous payés, non ?
Ensuite parce que cela déresponsabilise encore plus les parents qui, visiblement, n'ont rien à foutre de leurs rejetons. Qu'on leur colle des amendes ! Qu'on les mette en prison !

Et puis parce qu'on pourrait faire beaucoup mieux. On pourrait instituer un salaire lycéen, le Revenu Minimum d'Education, pour inciter nos chers petits fainéants à retourner à l'école. Ça les entraineraient pour l'avenir, et les lycées seraient pleins.

Au delà de cette histoire, finalement assez anecdotique, se pose tout de même une question : quel est l'imbécile qui a cru ou qui croit encore que TOUT les enfants, adolescents et jeunes gens sont tous égaux devant les études ?
Certains sont, malheureusement, encéphaliquement inadaptés. Ceux là pourront, sans doute, effectuer quelques basses besognes, comme ramasser les chariots sur les parkings des hypermarchés ou balayer nonchalamment les trottoirs de nos belles cités. Alors, qu'ils viennent ou pas en cours n'est pas si important que ça.
Ou alors, quitte à leur offrir quelque chose, qu'on leur offre des livres, du Voltaire, du Rousseau, du Hugo, du Zola. Ils n'auront peut être pas de diplôme, mais ils auront de la culture.

(Source)

3 commentaires:

Didier Goux a dit…

Ouh la la, méfiez-vous ! vous êtes en train de virer réactionnaire, tel que je vous sens parti !

Anonyme a dit…

Non, là, il n'est pas réac Didier, il est réaliste, surtout pour le rapport à l'enfance et à l'éducation...
Offrir des livres, malheureux, tu trouveras bien un pédopsy, suivi d'un sociologue et autres pour t'expliquer que tu traumùatises ces chères têtes, blondes, brunes, rousses, chauves, bouclées, raides et tout et tout

Didier B a dit…

@Didier Goux
Vous croyez ? Dieu et le roi m'en gardent !

@Rébus
Je traumatise les chtites nenfants ? Bon, j'ai dit de leur offrir les livres, pas de leur balancer dans la gueule, tout de même :-)